Paris veut éviter un déclassement stratégique en Afrique de l’ouest face au positionnement de la Russie
La France veut offrir mieux à ses ex-colonies en Afrique dans le cadre de la coopération militaire qui lui permet d’asseoir sa présence militaire sur le continent. Suite à l’annonce de la visite du président Emmanuel Macron au Bénin, Le Magazine Nouvelle Afrique s’est interrogé sur les motivations de cette visite juste après les allers retours de Patrice Talon dans les capitales européennes à la recherche d’une option efficace contre le terrorisme. La vérité est toute simple. Macron s’empresse de renforcer la présence militaire de la France en Afrique. Le président français, Emmanuel Macron a mieux dans son portefeuille aux africains. Il veut une transformation de l’offre militaire française avec un dispositif plus discret. L’objectif est de contrer la montée en puissance de la Russie dans les ex-colonies. Lors de son discours au ministère des Armées le 14 Juillet dernier comme il est de coutume Emmanuel Macron dit vouloir éterniser l’amitié entre les pays africains.
« réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas » a laissé entendre Macron.
Paris veut désormais rester derrière le rideau et offrir des compétences aux armées africaines pour repousser efficacement la menace Djihadistes de plus en plus accentuée dans le golfe de Guinée. Ainsi, la France, ancienne puissance coloniale renforce sa présence sur le continent notamment dans les ex-colonies et le Bénin n’y échappera pas.
« On change de paradigme, avec une présence partenariale plus discrète. Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps », résume le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane.
L’état-major est en revanche peu disert sur les autres coopérations à la carte (partenariat de combat, formation, conseil, appui) proposées aux pays de la région, notamment aux pays du golfe de Guinée (Bénin, Togo…).
« Des échanges sont en cours entre les capitales africaines, Paris et les capitales européennes », commente seulement le commandant de Barkhane.
Désormais, l’armée française offrira son soutien, mais en deuxième ligne. Une manière de réduire la visibilité de son action, qui agit comme un irritant dans les sociétés africaines, tout en maintenant une présence dans cette zone d’influence historique.
Si le Burkina Faso a déjà accepté la nouvelle offre militaire française après le Niger, Emmanuel Macron a toutes les raisons de de poser à Cotonou. Le président béninois Patrice Talon semble s’éloigner du vieil ami et Protecteur que représente la France. C’est pourquoi Macron veut offrir à Cotonou une nouvelle offre taillée sur mesure et qui vise à contenir les violences djihadistes qui deviennent réccurentes dans le pays.
Pour éviter que ces États du golfe de Guinée se tourne vers une solution russe, Paris fait feu de tout bois pour éviter un déclassement stratégique dans la zone.
Le chercheur Elie Tenenbaum de l’Institut français des relations internationales (Ifri) a récemment indiqué dans un rapport que ne quittera pas l’Afrique de l’ouest.
« La France, acteur diplomatique et militaire incontournable dans la région, justifie en Afrique de l’Ouest comme nulle part ailleurs dans le monde son statut de puissance moyenne d’influence globale ».
Il faut rappeler que Paris avait sollicité et obtenu le soutien de Cotonou qui a mis à la disposition de la France les aéroports du pays pour le repli de la force Barkhane du Mali. En mai, dernier des soldats des 2e et 5e Bataillons interarmées (BIA) de l’armée béninoise, ainsi que ceux du 1er Bataillon du train, spécialisé dans la logistique, enchaînent les missions de protection de matériel français rapatrié du Mali selon une source externe.