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Corruption, mafia , abus de fonction au Bénin : plusieurs cadres écroués décèdent à la queue leu-leu avant d’être jugés

Au Bénin plusieurs personnes écrouées dans des affaires de corruption, de mafia foncière et d'abus de fonction ont trouvé la mort dans des circonstances floues. Le dernier décès en date est celui de Thomas Agbéva, le 15 juillet 2022 ex Directeur Général de l'Agence Nationale des Transports Terrestres (ANaTT), ancien Conseiller du ministre des transports arrêté dans le cadre d'une affaire de corruption dans les passations de marchés publics et d'abus de fonction. Une organisation de défense des droits de l'homme réagit à ces séries de décès et veut des clarifications.

L’organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples ( ODHP) a réagi suite aux décès répétés de détenus en prison au Bénin. Dans une déclaration en date du 20 Juillet 2022, cette organisation non gouvernementale se dit préoccupée par le décès de ces personnes en prison dans des affaires de corruption en matière foncière et domaniale et d’abus de pouvoir et corruption.

Pour l’ODHP « il y aurait impossibilité de connaître la manifestation de la vérité, ces décès pouvant cacher des sortes de couverture de co-auteurs ou complices éventuels ».

Lire l’intégralité de la déclaration

Décès répétés de détenus en prison: L’ODHP est préoccupée et s’en inquiète

ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP)

La presse et les raisons sociaux ont annoncé la mort en prison à Akpro-Missérété de Agbéva Thomas, le 15 juillet 2022. Il s’agit de l’ex DG de l’Agence Nationale des Transports Terrestres (ANaTT), ancien Conseiller du ministre des transports. Il a été arrêté dans le cadre d’une affaire de corruption dans les passations de marchés publics et d’abus de fonction. Il était en prison depuis juillet 2021. Le commun des Béninois a entendu parler de cette affaire d’immatriculation des véhicules qui auraient entraîné des pertes de 13 milliards pour le trésor public. Cela fait plus d’un an déjà. La mort de Agbéva Thomas émeut l’opinion nationale comme celle de Francis Dodo (le 2 décembre 2020) ou celle de Sébastien Kinssiklounon (le 18 mars 2022). Le premier était chef quartier à Godomey (Abomey-Calavi), le second était Premier Adjoint au Maire Georges Bada (Abomey-Calavi, qui s’est évadé entre-temps).Nous n’avons cessé d’interpeller les pouvoirs publics pour que les détenus politiques ou de droits communs soient bien traités dans le respect de leurs droits en tant qu’humains et dans la dignité. Tant en matière de santé, de nourriture, de salubrité des lieux, de visite des parents et amis, etc. Nous l’avons rappelé encore au cours de la « Semaine des libertés » dont le lancement a eu lieu le 16 mai dernier. Mais, tout porte à croire que ces questions cardinales pour la vie des prisonniers ne sont pas toujours bien solutionnées par le pouvoir et les geôliers. Ce qui est préoccupant et nous fait tirer sur la sonnette d’alarme maintenant encore, c’est les décès successifs dans les prisons du Bénin.Ces personnes aujourd’hui décédées étaient toutes en prison toujours dans les affaires de corruption en matière foncière et domaniale (39 ha, etc. sauf Agbéva pour corruption dans les marchés publics) et attendaient d’être jugées. Ce qui émeut et pose problème, c’est que ce sont des vies humaines qui se perdent. Ensuite, il y aurait impossibilité de connaître la manifestation de la vérité, ces décès pouvant cacher des sortes de couverture de co-auteurs ou complices éventuels. L’opinion a de la mémoire qui évoque le cas de l’ancien préfet Toboula impliqué dans une affaire de corruption domaniale, jugé et condamné mais de la prison a bénéficié d’une évacuation sanitaire tellement rapide pendant qu’on la refusait à des plus nécessiteux que l’on a pu dire que les loups ne se mangent pas entre eux. En plus cette évacuation a été telle que revenu finalement en prison l’intéressé a repris sa liberté comme s’il n’avait pas connu la détention. Face à des situations du genre et surtout lorsqu’on annonce que d’autres détenus dans des dossiers de corruption ou assimilés sont malades, cela appelle à des interrogations. C’est pourquoi l’Odhp est préoccupée, s’en inquiète. Elle exige de meilleures conditions de détention pour tous les détenus y compris les meilleurs soins de santé possibles. Cela afin que les décès ne deviennent pas des formes déguisées d’exécutions extrajudiciaires pour sacrifier des vies humaines en vue d’étouffer ou de couvrir éventuellement des prédateurs de biens publics ou des fossoyeurs de l’économie nationale dans notre pays où l’impunité, le déni de justice et l’arbitraire règnent par-dessus tout.

Voir plus  15 Août : Denis Sassou N’guesso, le bassin du Congo ou la prunelle de ses yeux

Cotonou, le 20 juillet 2022

Le Bureau Exécutif National

Mechac AHODI
Mechac AHODI
Journaliste d'investigation depuis 2007 et Chef d'entreprise de presse au Bénin. Directeur de Publication Nouvelle Afrique Magazine.
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