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Bénin – Législatives de 2023 : des risques inédits d’une élection factice

Les béninois s'apprêtent à renouveler le parlement en début d'année prochaine. Les formations politiques s'activent sur le terrain nonobstant le spectre vivace des dernières législatives exclusives et sanglantes dans les esprits. Malgré la volonté collectives de tourner la page funeste des législatives controversées de 2019, une fumée noire pèse sur le scrutin législatif de Janvier 2023.

Les béninois vont designer dans les urnes le 8 janvier 2023 leurs représentants à l’assemblée nationale. Cette élection est pliée d’avance au profit des partis politiques de la mouvance présidentielle selon plusieurs observateurs. La forte réélection des députés des partis UP et BR ne fait l’ombre d’aucun doute aux yeux de tous. Hormis quelques partis d’opposition qui arpentent les sentiers et vallées pour convaincre les électeurs à faire le choix de l’alternance au parlement afin de garantir à cette institution son rôle régalien de contre-pouvoir, c’est le silence plat au sein des états major de la dizaine de formations politiques.

L’ANIP : L’impossible impartialité ?

Le Gestionnaire mandataire de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) Cyrille GOUGBEDJI et le Président de la Commission Électorale (CE), Sacca LAFIA tous deux nommés par le pouvoir de Talon sont à la manette de l’élaboration de la Liste Électorale Informatisée (LEI) confiée par le législateur à l’ANIP. Cette structure a tenu des séances avec les formalités politiques pour se crédibiliser face au soupçon d’impartialité qui pèse sur elle. Mais on se rend compte que l’opposition politique n’est pas présente dans la chaîne de toilettage et d’actualisation de la liste électorale. Si elle est approchée c’est seulement à titre consultatif.

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Le financement public des partis : l’opposition radicale exclue, une longueur d’avance pour le pouvoir

Au Bénin, en vertu de la charte des partis politiques seulement les partis politiques ayant des élus au parlement et dans les conseils communaux et municipaux sont éligibles aux financements publics des partis politiques. De ce fait seulement l’Union progressiste, le Bloc républicain ( proche du pouvoir) et la Force cauris pour un Bénin émergent ( une opposition soupçonnée de collusion avec le pouvoir) bénéficient de cette subvention publique. Ils disposent des moyens de l’État pour battre campagne tandis que les autres partis doivent glaner des cotisations chez les militants comprimés et déprimés par la cherté de la vie. Cette inégalité de moyen fausse d’avance le jeu d’une élection équitable. En raison de ces inégalités politiques, le terrain politique est timide contrairement a ce à quoi on assiste avant l’avènement du régime de la rupture. Exclus lors des différentes élections de 2019, 2020 et 2021 par la fameuse règle de 10%, le certificat de conformité et le parrainage la promesse de faire participer l’opposition au scrutin législatif de janvier apparaît comme une poudre aux yeux. La question qui est sur les lèvres de bon nombre de vu béninois est de savoir si le jeu sera ouvert ? L’activité politique actuelle est-elle un trompe œil du pouvoir en place pour se racheter ? Le pouvoir en place va -t-elle lâcher les baskets à l’opposition politique ?

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Face à ces incohérences politiques relevées l’on est en droit de penser que ces inégalités comportent des risques d’entâcher le scrutin législatif du 8 janvier 2023.

Mechac AHODI
Mechac AHODI
Journaliste d'investigation depuis 2007 et Chef d'entreprise de presse au Bénin. Directeur de Publication Nouvelle Afrique Magazine.
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