Afrique : le Mali gèle les rotations militaires de la Minusma dans  » l’affaire des soldats ivoiriens »

''L’affaire des soldats ivoiriens" arrêtés au Mali le 10 juillet ne cesse de soulever des ancres et de salives. Ces soldats sont toujours gardés par Bamako qui les considère comme des « mercenaires » et compte les traduire en justice alors qu’Abidjan affirme qu’il s’agit de soldats réguliers déployés en soutien à Mission des Nations unies dans le pays, avec le statut de NSE, Éléments nationaux de soutien. C’est ce qui a poussé le gouvernement malien à annoncer la suspension de toutes les rotations militaires de la Minusma.

Les Nations unies avaient confirmé le statut des militaires ivoiriens avant de faire machine arrière. L’ONU soutient qu’un accord portant sur ce statut NSE a bien été conclu en 2019 avec Abidjan, mais qu’aucun militaire ivoirien déployé depuis sur le terrain ne l’aurait été dans le cadre de cet accord. Une situation pour le moins confuse dans laquelle intervient cette nouvelle annonce des autorités maliennes.« Toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, y compris celles déjà programmées ou annoncées », sont suspendues.

C’est une note du ministère malien des Affaires étrangères qui l’a signifié ce jeudi 14 juillet 2022 à la Minusma. La Mission onusienne compte environ 15 000 militaires et policiers au Mali, fournis par une cinquantaine de pays contributeurs, issus du monde entier.Les rotations, c’est-à-dire les relèves, les départs et les arrivées de ces hommes, sont donc gelées, dès ce jeudi. Et ce jusqu’à la tenue d’une « réunion de coordination », dont la date n’a pas encore été fixée, et au cours de laquelle les autorités maliennes et la Minusma devront « dégager un plan optimal » pour « faciliter la chance coordination et la règlementation de la rotation » des contingents onusiens.Une décision plus que radicale, prise alors que l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés dimanche dernier est venue mettre en lumière une certaine désorganisation, ou pour le moins un manque de clarté, dans l’arrivée au Mali de militaires étrangers.

Le gouvernement malien assure qu’il travaillera « de manière diligente » afin de lever rapidement cette mesure et de permettre aux contingents onusiens d’assurer leur mission.